Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
Joël Jamet
Né le 28 septembre 1947 à Bad Kreuznach (Allemagne)


- Comment as-tu croisé la route de Culture et Liberté ?

- En 1971-1972, je suis salarié à la Fédération Léo Lagrange à Marseille, en charge des échanges franco-allemands. Puis pendant deux ans, je suis directeur d’un Mille Club dans les Yvelines, à Vernouillet. Je me retrouve en free lance en 1974, c’est là que je suis contacté par Manfred Lukas, responsable des échanges internationaux à Hambourg pour l’association « Arbeit und Leben ». J’y travaille pendant une année, dans le cadre de l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse), pour le programme intitulé « Travailler chez le partenaire ». C’est en janvier 1975 à Hambourg que, parmi les partenaires français, je découvre Culture et liberté. Quand j’étais à Marseille, j’avais bien entendu parler du « CCO », mais je n’avais pas fait le rapprochement. Quelques mois plus tard, Marguerite Rizzo, responsable des échanges internationaux à Culture et Liberté, me propose d’intégrer l’équipe, installée à l’époque rue Jacques Kablé à Nogent-sur-Marne. Après un entretien avec le secrétaire général, Jacques Bégassat, je suis embauché début janvier 1976, dans le secteur international. J’y suis toujours aujourd’hui.

- Comment tient-on aussi longtemps ?
- C’est une bonne question. En fait, c’est surtout la variété et la richesse de mes activités qui ont fait que la lassitude ou l’ennui n’ont jamais pu s’installer. Par ailleurs, le secteur dans lequel j’ai été embauché (International) est resté pendant très longtemps à la marge des activités nationales. On en reconnaissait la nécessité, mais ce n’était pas la priorité. J’avais donc une relative liberté de manœuvre dans le choix des actions et des partenariats, avec cependant toujours le souci de cohérence par rapport aux valeurs et aux origines du mouvement. La participation d’autres associations dans les échanges internationaux s’est intensifiée et a permis comme un décloisonnement du secteur et son renforcement. Par la suite, j’ai été progressivement plus impliqué dans la vie du National, avec notamment mon engagement entre autres dans le Comité de Rédaction d’Infordoc et dans le secteur Formation. Fort de toutes ces expériences enrichissantes, j’ai aussi eu des responsabilités internationales après l’adhésion en 1996 de Culture et Liberté à International Federation of Worker’s Educational Associations – IFWEA- (Fédération Internationale des Associations pour l ‘Education des Travailleurs – FIAET). En 1997, j’étais élu Président d’Euro-WEA , la branche européenne du mouvement.

Plus que les titres ou les fonctions, c’est cette alchimie et les interactions entre les pratiques nationales et les apports des cultures avec lesquelles j’ai eu la chance de travailler que je retiens dans ce parcours avec Culture et Liberté.

L’événement qui m’a marqué fut mon « expérience indienne ». J’ai eu la chance d’accompagner à deux reprises des groupes de Culture et Liberté en Inde, dans le cadre des échanges internationaux. C’est là que j’ai pris conscience de ce que signifiait « être étranger ». L’expérience de cette altérité m’a fait comprendre qu’en fait l’interculturel était davantage que ce que je ne croyais. Il y a une grande différence entre l’expérience de l’interculturel que vous faites avec des personnes d’origine étrangère dans votre propre pays et celle que vous vivez à l’étranger. Lorsque l’on est chez dans son pays, on aborde le thème de l’interculturel, on fait toujours partie de la « culture dominante ». En Inde, tout me séparait de celles et ceux que je croisais : la langue, même si l’anglais facilitait les choses, la tenue vestimentaire, la couleur de peau , l’environnement et surtout une dimension que je croyais aussi connaître : la foule, le nombre. Si le terme « absorbé » a un sens, il s’appliquait bien là. Je me sentais vraiment différent, autre. Ce sentiment, cette sensation resteront ancrés en moi et me serviront plus tard lors de mes activités franco-allemandes, dans les différents groupes de travail sur l’interculturalité que l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) initiera par la suite.


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