Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
Thérèse Adelmant
Née le 5 mars 1937 à Aniche (59 – France)

Que de chemin parcouru depuis cette année 1973 où je décidai de ne pas reprendre l’entreprise artisanale familiale, afin de donner davantage de temps à mes enfants et d’entamer un mode de vie plus ouvert et plus enrichissant !

Quand je réfléchis à ce premier choix de vie, et ensuite à mon engagement à Culture et Liberté, je m’aperçois cela participe des mêmes prises de conscience qui ont à voir avec les notions de classe sociale, d’injustice, d’inégalités, de respect de la personne humaine, du pouvoir de la hiérarchie et de l’argent.

Trois prises de conscience ont marqué ma vie de jeune et d’adulte : La première a eu lieu pendant ma scolarité. Cette période a été révélatrice de profondes inégalités sociales engendrées par le système scolaire où je me suis rendu compte que les enfants pauvres, les plus lents, les moins doués, étaient ceux que l’on mettait au fond de la classe, que l’on malmenait parce qu’ils gênaient les autres, et qu’on oubliait. Cette période lointaine m’a donc très tôt fait découvrir les conditions de vie difficiles de certains enfants, pour lesquels l’école était impuissante à déjouer cette prétendue fatalité. La deuxième s’est faite lors de mon apprentissage, où je me suis trouvée confrontée aux réalités du monde du travail, du pouvoir de la hiérarchie et de l’argent. C’est à cette période que se sont confirmées en moi les valeurs que je voulais vivre mais que je ne pouvais faire aboutir qu’en les partageant avec d’autres, afin d’envisager des choix de vie en cohésion avec mes aspirations. C’est à ce moment là que j’ai connu la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne). La troisième prise de conscience s’est opérée beaucoup plus tard , quand mon beau-frère a épousée une jeune fille d’origine algérienne. C’est en échangeant avec elle que j’ai pris toute la mesure des combats à mener, tant au niveau de l’accueil d’une autre culture, que du respect des différences, et des moyens à mettre en place pour agir efficacement dans notre société.

Est-ce un hasard ? C’est à ce moment- là que j’ai rencontré Jeanne Bajeux : elle mettait en œuvre un projet d’alphabétisation dans le bassin minier du Nord/Pas-de Calais. Ce fut pour moi la découverte de Culture et Liberté, de l’Education Populaire, et aussi la rencontre d’une grande figure du Mouvement National, Antoine Lejay, qui était venu dans le Nord faire une intervention brillante, dynamique et passionnée.

Je pense, avec le recul, que les années 1977/1979, où j’ai suivi la formation des militants du Mouvement Culture et Liberté, a été le point de départ d’un engagement solide, inébranlable.

Depuis cette période, j’ai vécu à Culture et Liberté tous les niveaux de responsabilité, depuis le bénévolat dans les actions de quartier, jusqu’au statut de salariée départementale et nationale, puis à la responsabilité de Présidente du Mouvement. Tout cela a pu se réaliser avec l’aide des personnes en compagnie desquelles j’ai parcouru ce chemin. Toutes ces années furent jalonnées d’événements, de projets, tous aussi enthousiasmants les uns que les autres.

Tout au long de cette route riche en contacts humains et en choses apprises, j’ai toujours gardé à l’esprit cette même conviction : « en faisant confiance, en partageant son savoir et son pouvoir, on rend les personnes capables de mettre en œuvre un projet de vie et des actions qui contribueront à construire une société plus humaine et plus solidaire ».


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