Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
Il était une fois...

Il était une fois…deux mouvements : le MLO (Mouvement de Libération Ouvrière) et le CCO (Centre de Culture Ouvrière). Ils semblaient heureux et sans histoire. Tous les deux étaient issus du même courant : le mouvement ouvrier chrétien. Ils avaient des grands parents communs : la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), crée en 1927 et la JOCF, la JOC féminine créée un an plus tard ; deux mouvements en principe non-mixtes mais qui faisaient des sessions de formation à un kilomètre l’un de l’autre ! Et le soir…

Les gars et les filles deviennent de jeunes couples. En 1935, ils fondent la LOC (Ligue Ouvrière Chrétienne). « Ils s’aimèrent et eurent de beaux enfants ». Au tournant de la guerre, la LOC envisage un élargissement et constitue le MPF (Mouvement Populaire des Familles). C’est autour de cette fondation du MPF que s’organisent et se distribuent les cartes, à l’origine de l’association Culture et Liberté 30 ans plus tard.

Il y a au moins 3 cartes : le COEI, l’Université Populaire de Marly-le-Roi et l’ICO. Dans l’ordre chronologique, il faut d’abord évoquer le COEI (Centre Ouvrier d’Etudes et d’Information). Né en 1942, son but est de maintenir « un esprit à la fois de syndicalisme et de résistance ».
Presque en même temps est créée l’Université Populaire de Marly-le-Roi, à l’initiative de la JOC. C’est un lieu où sont proposés des cycles de formation syndicale, des stages relatifs à la vie des travailleurs, des colloques, des congrès...
L’ICO (Institut de Culture Ouvrière) est fondé en 1945 et son rôle est de développer une formation économique, sociale, civique, artistique et scientifique des travailleurs.

Le COEI du MPF est intégré à l’ICO quelques temps plus tard. Dès 1948, l’ICO éprouve quelques difficultés dans ses relations avec le MPF (qui changera de nom en 1950 : Mouvement de Libération du Peuple - MLP). En 1950, le congrès du MPF-MLP est l’objet d’affrontements sans précédent. Le débat se positionne dans une opposition entre la conception du « politique d’abord » et la conception de « la promotion collective d’abord ». Une tendance s’affirme, refusant l’action directement politique, et décide de faire scission en 1951, pour fonder le MLO (Mouvement de Libération Ouvrière) en 1952.

L’ICO, dans le même temps, connaît de grandes difficultés financières et est « liquidé » en 1951. La JOC, ne souhaitant pas voir mourir l’ICO et ses agréments ministériels, relance l’association, sous le titre de CCO (Centre de Culture Ouvrière).

Le MLO et le CCO coulèrent des jours heureux. Ils donnaient en tous cas cette impression. Un beau jour, ces deux mouvements ont décidé de se rapprocher l’un de l’autre et de ne former qu’un : Culture et Liberté. « Mariage de raison ou mariage de passion ? »* Cela ne s’est pas fait facilement… Il ne faudra pas moins de deux fiançailles (1970 et 1972), deux ans de négociations entre l’assemblée constitutive et le véritablement lancement de l’association Culture et Liberté. Culture et Liberté a du trouver sa propre personnalité, au-delà de l’addition des deux entités.
Le CCO a continué (et continue aujourd’hui encore) d’exister juridiquement ; et ce, grâce à la forte personnalité de Dominique Alluni qui n’a jamais voulu lâcher « l’esprit de consortium ». Pierre Bessone, CCO/CL Bouches du Rhône ajoute « A Marseille, c’est spécial ! On a gardé l’appellation CCO, car Culture et Liberté faisait un peu trop révolutionnaire… »

* Culture et Liberté, une naissance turbulente… Françoise Tétard et Christian Lefeuvre - Collection Culture et Liberté, 1998. Préface Jean-Michel Belorgey.


Décor
Nous écrire
envoyer l'article par mail title=
Décor