Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
François Lebouc
Né le 1er septembre 1950 à Suze près du Mans (72 - France)

Il entre à Culture et Liberté en 1973-74. De 1993 à 2001, il sera président national du mouvement. Aujourd’hui, il est toujours militant à Culture et Liberté Sarthe.

« Je suis arrivé à Culture et Liberté vers 1973/1974 par un aumônier de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) qui m’a fait connaître Dédé et Gigi LEVILLAIN. Dédé venait du MLO (Mouvement de Libération Ouvrière) et était membre du conseil d’administration national de Culture et Liberté. Le siège social de Culture et Liberté Sarthe à ce moment là était chez eux.

Ma première prise de conscience de la société, je l’avais eue par la formation syndicale. Salarié dans le transport, j’étais depuis quelques années délégué du personnel à la CFDT transport (le syndicat transport de la CFDT a toujours été un syndicat très combatif). J’avais également participé plus ou moins à la JOC ( « Paris 67 ») et j’étais en ACO (Action Catholique Ouvrière) que je quitterai quelques années plus tard. Mais ma conscience sociale, je l’ai acquise par le syndicat.

Très vite, après cette rencontre de Dédé, nous avons, ma femme d’alors et moi participé à Nantes à un stage « Comprendre la société ». J’en suis revenu enthousiasmé. On avait eu un éclairage politique, social, culturel que je ne trouvais pas dans les formations syndicales et à l’ACO. Dans cette manière d’apprendre ensemble, « tous formateurs, tous formés », j’avais l’impression que tout était possible J’avais envie d’aller plus loin. Je suis resté dans l’équipe de Culture et Liberté. On était tous bénévoles. J’ai appris à coller des timbres et à écrire des textes. Dédé nous poussait à écrire. En 1968, j’ai été viré de l’école du fait que j’étais turbulent et que j’obtenais de mauvais résultats.

Ce qui a fait progresser mon engagement, ma réflexion et mon développement, c’est Culture et Liberté. J’ai été formé par Culture et Liberté. Plus je découvrais et plus j’avais envie d’apprendre. Dans les années 1970, j’ai fait la « formation de formateurs en expression » avec Alain Manac’h (il était au « Théâtre du Levant ») et la « formation de formateurs en économie ». La dynamique de Culture et Liberté à cette époque était porteuse d’espoir et d’énergie. Il y avait à la fois les idées, la démarche, les moyens du mouvement. Les textes sur « L’école et le système éducatif » et sur « Mieux vivre être cultivé c’est.. » étaient une nourriture qui permettait de sortir des clichés culturels et des casseroles scolaires. C’était quasi révolutionnaire, ça nous permettait de rompre avec les regards conventionnels qu’on nous avait enseignés. Mais il n’y avait pas que les textes, il y avait la démarche portée par des gens qui y croyaient : Pierre Belleville, Jacques Bégassat, Antoine Lejay, Georges Tamburini,… Le mouvement national produisait les textes, les montages audio-visuels,… Ils étaient des éléments déclencheurs. Localement, on se les appropriait, en discutait, on les utilisait, animait des soirées, des week-ends,… J’ai été formateur à Culture et Liberté en dehors de mon travail. A ce moment-là, Culture et Liberté avait un impact sur l’environnement où les groupes locaux étaient implantés.

Culture et Liberté, ça a construit ma vie. Je ne parle pas au passé, je suis toujours dans le mouvement. »

Témoignage recueilli par Paul Masson en août 2007


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