Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
Jean Leblanc
Né le 06.10.1933 à Neuves Maisons (54) décédé le 06.01.2012

- Comment as-tu croisé la route de Culture et Liberté ?

J’étais délégué syndical CFDT aux Aciéries de Pompey (Moselle). Pour la petite histoire, dans les années 1960, j’avais connu le CCO (Centre de Culture Ouvrière) à Paris, après avoir été Responsable Fédéral à la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) à Nancy. En 1982, je suis contacté par Rémi Leroy qui dirigeait le groupe local Culture et Liberté en Meurthe et Moselle, pour faire une intervention devant un groupe de jeunes allemands en formation professionnelle à Klöckner – Bremen. C’est là que j’ai connu Willi Derbogen d’Arbeit und Leben Bremen et Joël Jamet du National. Mon intervention visait à faire prendre conscience aux Allemands que le déclin de la sidérurgie lorraine pourrait un jour les frapper également. De la même façon, je leur parlais des combats des sidérurgistes, de la nécessité de l’engagement syndical. Ce fut le début d’une série d’échanges entre des groupes et une expérience internationale pour moi-même.
En 1986, Emile Savary, responsable à Nogent du secteur Formation me demande des interventions pour le Syndicat National Autonome (SNA) de la Banque de France à Paris sur l’histoire du mouvement ouvrier. J’entretiens toujours des relations personnelles avec un certain nombre d’anciens de cette époque. De fil en aiguille, je suis aussi intervenu à partir de 1990 dans les stages CHSCT (Conditions Hygiène et Sécurité Conditions de Travail). Parallèlement, je suis sollicité par le Président de Culture et Liberté National Pierre Paradeis pour intégrer le conseil d’administration et je deviens même vice-président du mouvement national.

- Quel fait t’a particulièrement marqué au cours de ces années ?

En 1990, j’ai animé un stage de formation syndicale à Annecy pour 30 salariés de la Banque de France, syndiqués au SNA (Syndicat National Autonome). Stage intensif, militant, avec des gens très motivés et enthousiastes. En 1991, je suis invité au Congrès du SNA à Rodez pour parler au nom de Culture et Liberté de la situation syndicale et économique en France et en Europe. Le résultat des élections montra que la plupart des élus étaient des personnes qui avaient participé entre autres au stage d’Annecy. Ce fut pour moi une grande satisfaction que de voir que les stages que nous organisions produisaient des effets immédiats en termes d’engagement et de prise de responsabilités. Je pense que nos stages ont fait prendre conscience à plein de gens de la réalité de leur entreprise, car ce n’est pas parce qu’on y travaille qu’on la connaît. Il faut réellement en connaître les mécanismes, les rouages et les points sur lesquels on peut intervenir efficacement. Il en va de l’entreprise comme de l’économie nationale ou mondiale.

- Qu’a représenté Culture et Liberté pour toi ?

Culture et Liberté est arrivé à point nommé pour moi. Cela a été comme une seconde vie. A l’époque, ma santé était un peu défaillante, et je me disais qu’il fallait absolument que je transmette mes expériences, mes analyses. Après, on ne sait pas ce qui peut se produire, diminution physique, défaillance de la mémoire… et c’est un peu ce qui s’est produit. Le secteur international de Culture et Liberté organisait pour le SNA un voyage d’études à Prague en 1992. Je venais d’avoir un problème cardiaque et le SNA m’invite à ce voyage ! J’ai repris des forces et ainsi on peut dire qu’il y a eu des stimulations mutuelles entre Culture et Liberté et moi. Je reste convaincu que ce que nous avons fait doit être poursuivi, surtout lorsqu’on voit comment la situation politico-économique évolue. La toile de fond demeure la même. Seuls les acteurs et les décors changent. Il y a des constantes et des variables, mais les discours et les ingrédients sont identiques dans cette pièce qui a commencé avec la première grande crise du capitalisme, en 1929….

Propos recueillis par Joël Jamet en octobre 2008


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