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Comment je suis arrivé à Culture et Liberté ?
 J’ai été invité à une information. C’était en 1973, un samedi après midi. Culture et Liberté redémarrait (1) sur St Etienne. Le phénomène pop se développait, ça déstabilisait les parents. Les responsables locaux avaient demandé à un prof d’anglais du lycée de venir intervenir sur ce sujet, pour aider à comprendre le phénomène, saisir les enjeux économiques, culturels,… réfléchir sur ses effets sur la jeunesse. Ils souhaitaient une discussion où il y ait des jeunes. J’avais été identifié par les réseaux de mes parents qui étaient à APF, anciens de la JOC. Moi aussi, j’ai été membre de la JOC et responsable local. A cette époque je travaillais à la Soma, on fabriquait des ponts de camion. J’avais été surpris, car l’animateur nous avait fait écouter « Lucy in the sky » des Beatles, ça changeait des profs d’anglais que j’avais connus à l’école. L’année scolaire suivante, j’ai été invité à venir au groupe local. Cette année là, il a travaillé sur le thème du système éducatif, on préparait le congrès de 74. Pour moi, cela a été décisif. A la fois le contenu sur le système éducatif et la manière d’apprendre ensemble, m’ont permis de comprendre pourquoi je n’avais jamais été bon à l’école.

Assez vite j’ai suivi une formation des permanents à l’INFAC dans le cadre de la formation continue ; le stage pratique, permettait de créer un poste de permanent à l’Association de la Loire. Ainsi, j’ai eu le CAPASE par équivalence.

J’ai occupé tous les statuts dans Culture et Liberté. J’ai été stagiaire, bénévole, militant, permanent, administrateur local, administrateur national, secrétaire général départemental, formateur au CREFO, et même licencié.

Je me souviens d’une soirée, où une fois encore je devais présenter le montage sur le système éducatif. J’avais 25-26 ans. C’était à la demande des parents d’élèves de la FCPE d’un quartier de Saint Etienne. Je devais passer le montage pendant 20 minutes, juste avant leur Assemblée Générale. Les débats ont duré jusqu’à 11h du soir. Les parents d’élèves sont montés au créneau, ils ne supportaient pas qu’on critique leurs enseignants. Gégène dans le montage représentait le système, mais aussi les enseignants. La soirée a été riche mais houleuse ; l’Assemblée Générale n’a pas eu lieu ce soir là, elle a été reportée.

Pour moi, Culture et Liberté c’est une forme de vie, une formation permanente. Ca a été, et c’est encore, un moyen d’articuler réflexion et action. Avec le temps, je me sens toujours aussi révolté, et de plus en plus du côté libertaire. Aujourd’hui je suis également militant à ATTAC.

1- Sur St Etienne, la fusion entre le MLO et le CCO a provoqué beaucoup de départ parmi les adhérents du MLO. En 72-73, un noyaux de 5 à 6 personnes essaie de relancer l’association

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