Née le 6 octobre 1913 à Beuvry (Nord). Son père est maréchal-ferrand, sa mère a été jusqu’à son mariage, ouvrière d’usine. En 1927, après l’obtention de son certificat d’études Jeanne Labbe est embauchée comme employée de bureau dans une fabrique de chaussures. Elle participe au début des années trente à la création de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF) et rapidement elle y prend des responsabilités dans le Douaisis et comme propagandiste dans le diocèse de Cambrai.

En 1936, elle est choisie comme déléguée du personnel dans son entreprise et adhère alors à la CFTC. Elle cesse son activité professionnelle en 1937, année de son mariage avec Marcel Bajeux, militant jociste comme elle. Ensemble ils adhèrent en 1938 à la Ligue ouvrière chrétienne (LOC), créée en 1934 par les premiers anciens jocistes devenus adultes qui deviendra en 1941 le Mouvement populaire des familles (MPF). Son mari ayant été fait prisonnier en 1940, J. Bajeux est de 1941 à 1945, responsable régionale puis secrétaire nationale pour la zone occupée du service des femmes de prisonniers du MPF jusqu’en 1950, date à laquelle le mouvement se transforme en Mouvement de libération du peuple (MLP).

Lors de la scission de ce mouvement en 1951, elle participe à la création en octobre, du Mouvement de libération ouvrière (MLO). Mère de trois enfants, nés de 1947 à 1954, elle est membre du comité national du MLO de sa création à 1970. Elle en est la secrétaire générale avec J. Durix, de 1960 à 1966. A la fin des années soixante, le MLO opère avec le Centre de culture ouvrière (CCO), lui-même issu de la JOC, du MPF et de la CFTC (1945), un rapprochement du bureau national qui aboutit en 1970 à leur fusion dans Culture et liberté. J. Bajeux est membre du bureau de Culture et liberté à ses débuts puis membre du conseil d’administration national jusqu’en 1975.

Dans les années quatre-vingt, elle est présidente de l’association départementale du Nord et de l’association régionale de Culture et liberté. En 1996, elle est toujours une militante active, en particulier dans le Douaisis.

Sources : J. Fontaine, Biographies des militants de l’arrondissement de Douai, 1919-1939, mémoire de maîtrise, Lille III, 1974. - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (Y. le Maner). - Les Cahiers du GRMF. - Entretiens.

Auteur de la notice biographique : Bruno Duriez, dans : Geneviève Poujol et Madeleine Romer, Dictionnaire des militants, de l’éducation populaire à l’action culturelle, Paris, L’Harmattan, 1996.