16h30. 350 participants. La salle s’éteint, la scène s’éclaire : un buffet de gare. Bruit d’un train qui s’arrête. Des soldats descendent et marchent sur le quai. Trois personnages entrent successivement. Le politique (dans un uniforme d’aviateur impeccable) : « Qu’est-ce qu’on leur a mis, si vous me passez l’expression ». Puis entre le syndicaliste (dans un uniforme boueux) : « Camarades, salut ! Je suis en retard ! Bon, on fait vite, il ne me reste que trois-quarts de délégation ». Le culturel (chapeau, imperméable, valise, visage couvert de suie, il fait le bravache) : « On les a bien eus, hein ? En beauté… Il faisait une chaleur dans ce train. C’est sans doute la manette qui était bloquée ». Coups de gueule, discours tonitruants, les congressistes sont interpellés et ils aiment ça.

Le théâtre du Levant est né dans un lycée en 1964, il a été créé par des élèves de 15-16 ans. Il a cheminé aux côtés de Culture et Liberté à partir de 1975 : sessions de formation (stages d’expression) ou sous forme de prestations théâtrales. Cette forme de théâtre d’intervention, ils vont l’expérimenter et l’affiner dans des comités d’entreprise, des associations, des boîtes en lutte : créer avec les gens, jouer ou faire jouer. L’un des membres de la troupe, Alain Manac’h, est même devenu le secrétaire général de l’association. Cette proximité a mis de la fantaisie parmi les militants de Culture et Liberté et a rendu le Théâtre du Levant plus militant encore. Cette forme de théâtre d’intervention a marqué les esprits et reste dans les mémoires.

http://monsite.orange.fr/theatre-du-levant/