Histoire, culture et libertéHistoire, culture et liberté
Marie-Annick Couvrand
Marie-Annick Couvrand
née le 18 décembre 1950 à Pontchâteau (44 - Loire-Atlantique)

Comment avez-vous connu Culture et Liberté ?

J’étais en responsabilité à la JOCF (Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine) à Rezé et Nantes. Je recevais Infordoc. Des copines jocistes m’ont emmené à un week-end de formation sur l’économie. L’association Culture et liberté proposait des stages d’une semaine ou le week-end, en économie, politique, expression orale et écrite, prise de parole, bricolage, système éducatif etc... En mai 1972, j’ai participé au stage « Comprendre la société d’aujourd’hui » avec Alain OLIVIER alors permanent régional de Culture et Liberté. Des économistes et des historiens étaient intervenus, comme Alain Groix, Jean Guiffan et Henry Nogues. Beaucoup de gens comme eux gravitaient autour de Culture et Liberté. C’était très intéressant. A l’époque, quand on participait à un stage de Culture et Liberté, on devenait adhérent et on recevait notre carte d’adhérent. Je me suis mariée en septembre 1972. J’ai quitté la JOC. En 1973, je suis entrée au Conseil d’Administration de Culture et Liberté. Je suis devenue trésorière quelques années plus tard, puis salariée comptable de 1982 à 2006.

Les responsables de stage avaient une valise remplie de toutes les publications de Culture et Liberté locales et nationales (Infordoc, le « livre bleu » etc…). IIs informaient les stagiaires de la vie de l’association et les invitaient à venir les rejoindre.

A Culture et Liberté Loire-Atlantique, j’ai notamment participé à la Commission Economique, finances, handicapés. On organisait des stages pour tout public, pour les Comités d’Entreprise (congé éducation ouvrière) pour des associations familiales etc. Emile SAVARY, permanent, a créé la commission « entreprise » avec des élus de comité d’entreprise et des salariés individuels. Cette commission a organisé une fête familiale de fin d’année avec les comités d’entreprises. Pendant 2 ans, en 1980 et 1981, un « cirque » a été organisé sous chapiteau. La commission entreprise de Culture et Liberté choisissait les artistes et organisait tout. Puis les CE ont décidé de créer une association de Comité d’Entreprise en 1983 qui s’appelle l’ACENER (association des comités d’entreprises de Nantes et région). Culture et Liberté a été partenaire jusqu’en 1985. Une grande fête avait lieu chaque fin d’année à La Beaujoire à NANTES. C’était « CHARIVARI ».

Parallèlement Culture et Liberté a lancé auprès des CE en 1985-1986 une grande enquête sur les « activités culturelles des Comités d’Entreprise » et leurs pratiques. Emile Savary, permanent qui remplaça Alain Olivier ira travailler à Culture et Liberté national en 1987.


Un ou des moment-s qui vous a-ont marqué-s ?

Je me souviens de coups durs, de coups de gueule ! En 1983, on a beaucoup débattu de la mise en place des SIVP, Stage d’Insertion dans la Vie Professionnelle. Rémunérés entre un tiers et la moitié du Smic, ils étaient destinés à des jeunes sans qualification ou demandeurs d’emploi. En fait, les SIVP étaient une forme d’emploi précaire (six mois maximum) et très bon marché (salaire réduit et absence de cotisations sociales), dont certaines entreprises usaient et abusaient. Tout le mouvement ouvrier était contre cet accord signé entre syndicats et patronat. Pendant les conseils d’administration, la question était : entrons-nous ou pas dans ce dispositif ? Les SIVP ont été arrêtés 5 ans plus tard.

Je me souviens aussi…Début des années 1980, sous l’impulsion d’Emile Savary, nous avons organisé en 1980 et 1981 un cirque de fin d’année avec des Comités d’Entreprise. Toute l’équipe de Culture et Liberté était mobilisé pour monter le chapiteau au Champs de Mars à Nantes, les branchements électriques, les démarches administratives, la paille pour les animaux, les billetteries etc. Après ce fut « Charivari », une grande fête de fin d’année rassemblant jusqu’à 6000 personnes ! Cette après-midi de spectacles pour enfants, jeunes et adultes se déroulait au parc de la Beaujoire. Elle était organisée avec l’ACENER (Association des Comités d’Entreprise de Nantes et sa Région) et Culture et Liberté. Au programme : spectacle de cirque, de marionnettes, maquillage, animations musicales, fanfare, théâtre, chants, initiation aux danses modernes et aux patins à roulettes, un espace d’expression librement décoré et peint par les enfants….L’ACENER a fêté ses 25 ans en 2008, mais Culture et Liberté n’y participe plus depuis bien longtemps. Charivari a été remplacé par TISSE METISSE avec la participation de nombreuses associations.

A l’échelle de Culture et Liberté national, j’ai participé aux congrès, à la commission financière. J’y ai rencontré Jacques Begassat, Jean Marquet, Antoine Lejay, Michel Marcon… J’ai fait une formation à l’économie avec la Région et je participais à certaines rencontres régionales.


Que représente pour vous le mouvement Culture et Liberté ?

Quand je suis arrivée à Culture et Liberté (association d’éducation populaire), j’aimais bien l’idée « Tous formés, tous formateurs » ! Ca a été vrai pendant des années. Aujourd’hui, Culture et Liberté Loire-Atlantique, c’est plus un organisme de formation mais avec quand même la prise en charge des publics les plus en difficultés. Je crois que la Loi de 1971, sur la formation professionnelle continue, a été un virage fatal dans les activités de Culture et Liberté. Avant, on proposait beaucoup de stages de développement personnel et culturel (le week-end, la semaine, en journée ou le soir), avec les CE, salariés, associations etc. Après 1971, les entreprises demandaient de la formation professionnelle ! Avant, Culture et Liberté était ancré dans le mouvement ouvrier. Qu’est-ce que le mouvement ouvrier aujourd’hui ?


Propos recueillis par Alexandra Mahéas, le 16 mars 2009.


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